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La science du bonheur : ce que j’ai appris du populaire cours de l’Université Yale

26 avril 2022

La COVID-19 aura eu bien des désagréments, mais il faut dire que c’est grâce à elle si j’ai explosé mon nombre d’heures de formation continue en 2020 ! 😂

Quand tout était fermé, j’ai suivi le populaire cours en ligne de l’Université Yale : The Science of Well-Being. J’ai adoré !

Pour les intéressés, ce cours est en anglais, il est gratuit et il se trouve sur la plateforme Coursera. Il est enseigné par la psychologue Laurie Santos.

Alors, qu’est-ce que j’ai appris d’intéressant dans ce cours de 10 semaines ?

Dans cet article, j’ai ciblé mes apprentissages préférés en deux thèmes :

  • Ce qui nous rend heureux n’est pas ce que l’on croit
  • Les habitudes à cultiver pour plus de bonheur

Ce qui nous rend heureux n’est pas ce que l’on croit

Tu penses que l’argent, le corps « de rêve », les biens matériels ou le mariage sont ce dont tu as besoin pour être heureux ?

Think again !

Selon les données scientifiques présentées par Laurie Santos, ces accomplissements peuvent contribuer à notre bonheur dans une certaine mesure, certes, mais ne nous mèneront pas vers une vie réellement satisfaisante à eux seuls. Concernant l’argent, par exemple, une certaine richesse permet de répondre à nos besoins de base et être plus confortable (donc oui, contribuer à notre bonheur), mais au-delà de ça, cette contribution atteint un plateau.

Et pourquoi donc ? Selon Laurie, cela s’explique par certains biais cognitifs. En d’autres mots, notre cerveau nous joue des tours !

Par exemple, notre jugement n’est pas un absolu. Il est constamment influencé par les points de référence que nous avons autour de nous.

Tu te souviens de McKayla Maloney ? La gymnaste qui a gagné la médaille d’argent et qui est reconnue pour sa baboune épique ?

McKayla Maroney
McKayla Maroney

Eh bien, il semblerait que la déception des médaillés argent soit chose courante, justement en raison du point de référence. Étant donné qu’ils songent à ce qu’ils auraient dû ou pu faire pour atteindre la médaille d’or, ils sont déçus de leur performance. Au contraire, un médaillé bronze serait généralement heureux, puisqu’ils pensent plutôt à ce qui le sépare de la quatrième place. Il se dit donc « fiouuu j’ai passé proche de ne pas faire le podium! ». Tout est question de perspective ! 🤭

Un autre exemple de biais cognitif que nous avons est l’adaptation hédonique. Ce terme compliqué veut simplement dire qu’on s’habitue à avoir ce que nous avons, que ce soit positif ou négatif. Cela entraine le comportement typique d’en vouloir plus ou de ne pas apprécier suffisamment ce qu’on a. As-tu déjà remarqué comment il peut être exaltant d’acheter quelque chose qu’on désire vraiment (ex. une nouvelle garde-robe, une nouvelle voiture) et puis, après quelque temps, l’excitation est vite partie ? C’est inévitable, notre cerveau est fait comme ça.

Mais alors, si notre cerveau a de la difficulté à voir les choses telles qu’elles sont et préfère se comparer, et qu’en plus, il s’habitue aux belles choses que nous possédons…alors comment peut-on être plus heureux ?

Les habitudes à cultiver pour plus de bonheur

Investir son argent au bon endroit

Si on part avec l’idée que notre cerveau s’habitude à ce qui est en face de nous, jour après jour, alors dans quoi pourrait-on investir de l’argent qui est éphémère ?

✨ Des expériences ! ✨ 

Que ce soit des vacances, un bon souper au restaurant ou une visite au musée…tout ce qui va rester de ces expériences, ce sont des souvenirs. Sans oublier, toute l’excitation liée à l’anticipation d’une expérience qui rend heureux en soit ! Prends une seconde pour y réfléchir : es-tu plus excité.e à l’idée d’aller acheter un nouveau téléphone ou bien d’aller passer une semaine à Cuba? Et pourtant, c’est pas mal le même prix…

Un autre endroit où investir son argent pour plus de bonheur ?

✨ Pour faire plaisir aux autres ✨ 

En effet, les récentes expérimentations de Aknin et al. (2020) appuient l’idée que dépenser son argent pour quelqu’un d’autre rend plus heureux que dépenser son argent pour soi-même.

D’ailleurs, on peut enlever l’argent de l’équation. Rendre service et effectuer de « bonnes actions » sont également des choses qui nous rendent intrinsèquement heureux !

Saisir les opportunités de connecter avec les gens

On sait tous que passer du temps avec nos proches est important. Mais réalisons-nous vraiment à quel point c’est important ?

La récente revue de Holt-Lunstad (2022) résume bien l’impact de nos liens sociaux sur notre santé physique, cognitive et mentale. Selon l’auteure, un des effets les mieux documentés scientifiquement concerne l’association entre de bons liens sociaux et une réduction de la mortalité prématurée, toutes causes confondues. De plus, de bons liens sociaux seraient également associés avec une meilleure santé mentale.

Souper en groupe

Ainsi, entretenir des relations satisfaisantes avec les personnes qui nous sont chères contribue à nous rendre heureux et en santé. Mais pas seulement !

Selon les études rapportées par Laurie Santos, même les connexions sociales avec de purs étrangers, dans le métro ou le train, donnaient un boost de bonheur aux gens ! Et ce, contrairement à leurs attentes puisque la majorité d’entre eux pensaient que ça allait plutôt les rendre mal à l’aise (on peut comprendre, haha).

Conserver de saines habitudes de vie

On connaît bien l’importance de saines habitudes de vie pour notre santé physique, mais comment cela contribue à notre bonheur ? Laurie s’attarde sur deux habitudes particulièrement importantes : l’activité physique et le sommeil.

D’abord, elle présente les impacts positifs de l’activité physique pour les gens souffrant de dépression ainsi que pour la fonction cognitive (amélioration des performances sur différents tests, ex. mathématiques). Bien que ces résultats soient super intéressants et pertinents, je me suis demandée : qu’en est-il des effets de l’activité physique sur le bonheur, tout simplement ?

Il s’avère que beaucoup moins d’études se sont penchées sur ce sujet que sur les liens activité physique – troubles de santé mentale. Selon mes recherches, une méta-analyse assez récente (2018) appuie l’association positive entre l’activité physique et le bonheur. Plus précisément, il serait autant bénéfique de faire du cardio que des exercices d’étirement lorsqu’il s’agit d’améliorer son sentiment de bonheur, et une fréquence d’aussi peu qu’une fois par semaine pourrait avoir des effets positifs !

Plus d’études de qualité seraient nécessaires pour confirmer ces effets, mais étant donné les nombreux impacts positifs de l’activité physique sur notre santé, ce ne serait qu’un argument supplémentaire pour bouger ! 😊

Activité physique

Ensuite, Laurie mentionne comment le manque de sommeil (dormir 5h et moins par nuit) a des impacts à court terme sur notre humeur, et à long terme sur notre santé (ex. augmentation des risques de diabète). Je pense qu’on a tous déjà expérimenté comment le manque de sommeil rend bougon hahaha ! S’assurer de dormir suffisamment est donc un must pour se sentir bien.

Discipliner son esprit

Durant la journée, notre esprit vagabonde beaucoup. Qu’est-ce que je vais manger ce soir ? Oh, il ne faut pas que j’oublie de faire ça ! Et ça continue…

Cette faculté est propre à l’humain, c’est cool ! Mais est-ce que ça nous rend heureux ?

Selon les études présentées par Laurie Santos, nous sommes heureux lorsque notre esprit divague vers des choses très positives (ex. penser à un voyage), mais si notre esprit pense à des choses neutres (ex. le souper) ou négatives, ça nous tire plutôt vers le bas.

Ainsi, il semblerait qu’être capable de discipliner notre esprit soit bon pour nous ! Une pratique qui améliore notre capacité à être maître de nos pensées est nulle autre que la méditation.

Il existe différentes sortes de méditations, alors ça veut la peine d’en essayer quelques-unes pour voir si l’une d’entre elles nous convient.

Roches
Se laisser le temps

Avec le travail, les responsabilités, la famille, les passe-temps…la vie va souvent très vite ! Et bien que les éléments qui rendent notre vie bien remplie peuvent contribuer à notre bonheur, il est également important de se laisser le temps de faire nos activités.

Laurie présente ce concept ainsi : time affluence (traduction libre : l’abondance de temps). C’est la sensation que nous avons assez de temps pour accomplir ce qu’on veut dans notre vie. Selon la revue de Mogilner et al. (2018), acheter du temps (ex. en déléguant les tâches ménagères à un service externe) est associé à un sentiment de bien-être tandis que se sentir constamment pressé par le temps génèrerait l’effet inverse (humeur plus basse, sentiment d’être moins satisfait de sa vie). Toutefois, il est intéressant de nuancer qu’il ne s’agit pas d’avoir « rien à faire de son temps », au contraire. En effet, mener une vie active, ici dans le sens d’être occupé.e et avoir des choses à faire, rendrait les gens plus heureux.

Time affluence

En résumé

Le cours en ligne The Science of Well-Being de l’Université Yale offre une perspective scientifique intéressante concernant l’art d’être bien et heureux.

En effet, il semblerait que notre cerveau nous joue parfois des tours et que ce qui nous rend heureux n’est pas toujours ce que l’on croit.

Cultiver certaines habitudes telles qu’investir notre argent dans des expériences ou pour faire plaisir aux autres au lieu d’acheter des biens matériels superflus ainsi que connecter avec les gens et conserver de saines habitudes de vie peuvent nous aider à garder le sourire.

Réflexion de la fin : Quelles habitudes à cultiver pour plus de bonheur font actuellement partie de ton quotidien ? Sur quoi aimerais-tu investir plus de temps et d’énergie ?

Amélie Loiselle

Amélie 

Nutritionniste Dt.P. M.Sc.

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Aknin, L. B., Dunn, E. W., Proulx, J., Lok, I., & Norton, M. I. (2020). Does spending money on others promote happiness?: A registered replication report. Journal of Personality and Social Psychology, 119(2), e15.


Mogilner, C., Whillans, A., & Norton, M. I. (2018). Time, money, and subjective well-being. In E.Diener, S. Oishi, & L. Tay (Eds.), Handbook of well-being. Salt Lake City, UT: DEF Publishers. DOI:nobascholar.com


Holt-Lunstad, J. (2022). Social Connection as a Public Health Issue: The Evidence and a Systemic Framework for Prioritizing the “Social” in Social Determinants of Health. Annual review of public health, 43.


Hsee, C. K., Yang, A. X., & Wang, L. (2010). Idleness aversion and the need for justified busyness. Psychological Science, 21(7), 926-930. doi: 10.1177/0956797610374738


Zhang, Z., & Chen, W. (2019). A systematic review of the relationship between physical activity and happiness. Journal of happiness studies, 20(4), 1305-1322.

Yoga Québec (2021). Guide de méditation – 7 différents types de méditation, les connaissez-vous tous ? (En ligne). Repéré à https://yoga-quebec.ca/pratiquer/guide-de-meditation-7-differents-types-de-meditation-les-connaissez-vous-tous/

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