Améliorer son alimentation avec le principe du «good enough»
14 février 2022
Pop quiz : avec quelles affirmations es-tu en accord ?
- Je ressens de la pression à atteindre un certain idéal en alimentation et je ressens de la culpabilité lorsque je n’y arrive pas.
- J’ai envie d’améliorer mon alimentation.
- Je suis une personne perfectionniste.
- Je ne me pose pas vraiment de questions par rapport à mon alimentation.
- Je n’ai pas envie d’améliorer mon alimentation.
Si les trois premières affirmations résonnent, cet article est pour toi !
Je te présente ma réflexion sur le principe du « good enough »* et plus précisément :
- Ce que représente le principe du « good enough » en alimentation
- Des exemples concrets de cette façon de penser
*En français, « good enough » pourrait être traduit par suffisant ou assez bien.
Manger selon le principe du « good enough », c’est...
👉 D'accepter que notre alimentation ne respectera jamais à 100% les recommandations nutritionnelles
Sérieusement, même les nutritionnistes ne font pas ça et c’est une bonne chose.
Connais-tu la loi de Pareto ?
Cette loi stipule que ça prend 20% d’efforts pour obtenir 80% des résultats. Afin de s’approcher de 100%, il faut donc investir 80% d’efforts supplémentaires.
Je n’ai aucune idée si ça pourrait être exact au niveau mathématique dans notre situation, mais ça illustre bien l’idée générale suivante.
Entre nous, l’alimentation n’est qu’un morceau dans le casse-tête de notre vie. Ainsi, mettre la majorité (ex. 80%) de nos efforts pour viser la « perfection » signifie que nous ne mettons pas cette énergie, mentale et/ou physique, ailleurs (ex. loisir, vie sociale, développement personnel, etc.).
Et parfois trop, c’est comme pas assez. Investir autant d’efforts dans notre alimentation peut réduire la qualité de notre vie globale et, dans certains cas, peut rendre le terreau fertile pour le développement de troubles de comportements alimentaires.
Faire un pas vers l’avant
Au lieu de viser faire un 360° avec notre alimentation, le principe du « good enough » prend en compte notre point de départ.
Par exemple, disons que l’objectif est de cuisiner plus de mets faits maison et que je le fais 3 jours par semaine, ajouter un 4e jour pourrait être un défi réaliste pour moi.
Ainsi, mon « good enough » ne sera pas le même que le vôtre et que celui du voisin.
(Pour plus d’exemples, sautez à la section Des exemples concrets du principe du « good enough »)
👉 Suffisant, pas médiocre !
On pourrait penser que le principe du « good enough » est une excuse pour faire moins d’efforts. Oh que non !
C’est plutôt une façon d’atteindre nos objectifs afin d’en retirer les bénéfices recherchés sans créer de nouveaux problèmes (ex. déséquilibre dans notre vie).
Maintenant que tu connais l’idée générale, voici comment cette approche pourrait se manifester dans la vraie vie.
Des exemples concrets du principe du « good enough »
On aime tous des exemples concrets ! En voici quelques-uns, à adapter par la suite selon tes propres objectifs et ton point de départ.
À noter que les objectifs choisis ne sont pas forcément des recommandations, seulement des exemples d’objectifs que j’ai déjà entendus.
Objectif : Diminuer la fréquence des dîners au restaurant
Point de départ : 5 midis au restaurant par semaine
Exemple d’objectif good enough : Diminuer à 4 repas et apporter son lunch la 5e journée.
Objectif : Varier plus son alimentation
Point de départ : Toujours manger les 2-3 mêmes légumes (laitue, concombre, carotte)
Exemple d’objectif good enough : Intégrer 1 nouveau légume la semaine prochaine. Ici, je recommanderais de le cuisiner d’une façon familière (p. ex. En salade si tu fais souvent des salades): variez les méthodes de préparation pourra être un défi pour une prochaine fois!
Objectif: Réduire le temps d’écran en mangeant
Point de départ: Manger 100% du temps devant la télévision, son ordinateur ou son cellulaire
Exemple d’objectif good enough: Déterminer que les lundis, on mange sans écran.
Objectif: Végétaliser son alimentation
Point de départ: Végétarien qui cuisine souvent végane, mais adore le fromage
Exemple d’objectif good enough: Cuisiner « végane avec fromage » si ça te rend heureux !
Puis, une fois que cette nouvelle routine sera bien intégrée, l’objectif peut être augmenté au besoin. Au contraire, si cette nouvelle routine représente ce que tu veux pour ta vie et ce qui est réaliste, l’exercice est terminé pour toi ! 🤗
En résumé
Le principe du « good enough », c’est d’accepter qu’il soit contreproductif de viser la perfection en alimentation. C’est aussi de réaliser qu’on s’améliore davantage en s’encourageant qu’en se culpabilisant ou en se mettant des objectifs irréalistes.
Enfin, c’est une invitation à commencer un pas à la fois. Quand la nouvelle habitude sera intégrée, on peut alors choisir de passer à la suivante. L’important, c’est de se sentir fier de soi tout en continuant d’avoir du plaisir à manger.
Amélie ♥
Nutritionniste Dt.P. M.Sc.
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Ratnapalan, S., & Batty, H. (2009). To be good enough. Canadian Family Physician, 55(3), 239-240.
Comportements alimentaires: le principe du «good enough diet» dans Coup de Pouce
Cet article met en scène un souper durant lequel Hélène Laurendeau (nutritionniste) invite Marie Marquis (nutritionniste) à lui parler de ce qu’elle appelle “la good-enough diet” (qui n’a rien d’une diète en passant). Très intéressant de lire la réflexion de cette experte en comportements alimentaires!
Bols de frites avec guacamole: Ella Olsson provenant de Pexels